mardi 5 novembre 2019

5 novembre 1887, naissance de René Maran, le premier écrivain noir à recevoir le prix Goncourt en 1921

poste aérienne, émis le 21 mars 1970



Quand "Batouala" remporte le prix Goncourt en 1921, la nouvelle fait l’effet d’une bombe. Pour la première fois de son histoire, l’académie récompense un écrivain noir, René Maran. Qui était cet homme jusque-là inconnu des cercles littéraires parisiens ?

René Maran a grandi à Bordeaux. C’est là que lui est venue la passion de la poésie. Dès la 6e, raconte-t-il dans une émission radiophonique, il aimait écrire et s’amusait à interpréter à sa manière "La chanson de Roland". Né le 5 novembre 1887 sur le bateau qui mène ses parents guyanais à Fort-de-France, il est envoyé très jeune à Bordeaux. Dès six ans, il est admis au pensionnat du lycée de Talence. Il ne voyait ses parents que tous les trois ans. Au lycée Montaigne de Bordeaux où il poursuit ses études, il noue une amitié indéfectible avec son compatriote Félix Eboué. Grand sportif, il apprécie le rugby et l’escrime. En 1909, il commence à écrire dans une revue lilloise d'art et de littérature : le Beffroi.

Son père haut-fonctionnaire le pousse dans les bras de l’administration coloniale. "Pour lui c’était une très belle administration, confiera plus tard René Maran, mais pas pour moi". En 1912, il devient administrateur d’Outre-mer en Oubangui-Chari. C’est là qu’il commence l’écriture de "Batouala", du nom d’un grand chef du pays banda (République centrafricaine). Interviewé à la radio en 1962, René Maran explique sa démarche :
"Quand j’écris "Batouala", j’ai voulu montrer l’Afrique telle que je la voyais. On a contesté avec âpreté et méchanceté tout ce que j’avais dit et pour démontrer que je m’étais trompé, on a étudié ce que j’avais vu. On a été obligé de dire que je disais la vérité. "Batouala" montre l’Afrique du temps des Européens".


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